L’entrepren’heureuse

« La relation entre le travailleur social et l’usager n’est alors plus construite autour de la demande d’aide mais autour d’une activité commune (Pittet, 2011, p. 80). En se décentrant des dispositifs d’aide, le travailleur social peut avoir un regard nouveau sur les personnes qu’il accompagne. Il évite ainsi de les enfermer dans un rôle préétabli, de les réduire à une étiquette. »

(Follonier A., 2014, p. 20)
Photo du 16.06.2024 par Sarah Gindroz

Lorsque, petite, on m’a posé la fameuse question « Qu’est-ce que tu veux faire, quand tu seras plus grande ? », j’ai toujours répondu plein de choses différentes. Les désillusions ont alors commencé… Parce que pour devenir vétérinaire, il fallait parler le suisse-allemand (la vie est trop courte pour maîtriser cette langue). Parce que pour être diététicienne, il fallait apprendre les sciences et les maths (ça n’a jamais été mon fort). Et parce que pour devenir neuropsychologue, il fallait faire dix ans d’études (j’ai estimé que j’avais autre chose à faire, au vu du rapport efforts/bénéfices jusque-là).

De bons conseils m’ont guidée vers la HETS, puis les années vers le métier d’assistante sociale. Je l’ai pratiqué durant dix ans, dont neuf dans une grande institution. Ma certitude, avec le recul, c’est que j’ai appris de tout et sur tout.

Dans leurs reconnaissances, leurs remerciements, leurs évolutions, leurs résiliences, j’ai trouvé une nouvelle lecture de la vie. Car tomber bas et chercher à se relever, c’est entamer une démarche, celle de réécrire son existence. Les pages déchirées, cornées ou effacées font partie du bouquin, qui possède un début, un milieu et une fin. Le tout est de combiner les meilleures idées, les meilleures phrases, pour en faire un best seller.

À cause d’un système inadapté à la professionnelle que j’étais, j’ai perdu quelques plumes. Néanmoins, je ne regrette pas mon parcours. Le social est une vocation, qu’importe les publics ou les collègues avec qui j’ai travaillé. Cette fibre, elle fait partie de mon être. Elle m’aide aujourd’hui à accompagner un autre public, celui des écrivant·e·s, à travers mon entreprise Littera’Louve. Cette dernière est la concrétisation de qui je suis, de ce que j’ai pratiqué, et de ce que je veux transmettre à présent.

En accouchant du concept, je me suis rendue compte que l’idée germait depuis dix ans dans mon esprit… Dix ans, ça correspondait à la reddition de mon Travail de Bachelor, dans le cadre duquel j’ai animé des ateliers d’écriture. Être assistante sociale m’a permis de broder les bases solides de mon caractère, de ma posture, pour que je trouve le chemin de l’entrepreneuriat, et que j’assume enfin mes valeurs.

Littera’Louve n’a même pas une année au moment où j’écris ces lignes. Pourtant, elle aussi m’a appris beaucoup. Je retiens surtout que l’écriture est au centre de ma vie, bien avant tout le reste. Voir et faire écrire des gens est une nouvelle source d’énergie pour moi, une possibilité de réalisation pour vous. En partageant vos projets avec moi, vous me rendez vivante. Mieux encore : vous transmettez vos mots au monde, et acceptez enfin d’en faire partie pleinement.

J’aimerais dire que ça n’a pas de prix, mais il y en a un. Celui-ci ne vous emprisonnera pas, malgré ce qu’on peut penser. En réalité, vous le gagnez, ce prix, en devenant qui vous êtes. Je l’ai appris avec le temps. Cette récompense, elle s’appelle liberté. Je suis infiniment heureuse de l’avoir goûtée avec l’entrepreneuriat. Heureuse de l’avoir touchée avec Littera’Louve. Heureuse de l’avoir découverte avec vous, et votre confiance en moi. Je souhaite que ça dure toujours. ♥

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