Chers amis des mots,
On se retrouve comme promis pour une approche plus micro sur une thématique liée à mon entreprise (et à ma vie d’autrice) : mon métier d’assistante sociale.
De l’école à la pratique
J’en parle dans mon Bilan ci-dessus : ma formation et mon métier d’assistante sociale ont forgé qui je suis aujourd’hui. J’ai greffé mon essence originelle (un genre d’altruisme inné) sur des compétences nécessaires à la pratique de ce métier (empathie, écoute active, organisation). Petit à petit, j’ai construit mes valeurs de jeune adulte, mon militantisme, mais surtout ma « patte ».
Je suis sortie de la Haute École de Travail Social sans diplôme, d’abord, pour mettre un pied dans la profession. J’y ai bien sûr détecté un vrai décalage entre théorie et réalité. Néanmoins, j’y ai aussi entrevu une ouverture vers ma propre façon de faire. Évidemment, l’écriture s’est aussi enfilée dans l’entrebâillement de la porte.
De la pratique à la posture
Comme à l’école, dans mes expériences professionnelles, j’ai d’abord appris les grands principes ou les usages du lieu. La différence ici, c’est qu’à la place de lire ou écouter des concepts, je les ai vus être mis en application. Et premièrement, comme une enfant, j’ai absolument tout pris de mes observations.
Ce n’est qu’avec et grâce au temps, que je me suis réappropriéé ces principes ou usages en les passant par un filtre qui m’était propre, afin de les modeler à ma façon. Dès lors, sur une phrase toute faite, sur une théorie générale, j’ai également greffé des morceaux de l’histoire des gens, des instants de leur parcours. Ceci pour continuer à les voir progresser sur leur propre voie.
De la posture à l’entrepreneuriat
Il y a, pourtant, une énorme différence entre pratiquer un métier salarié et entreprendre. À Genève, particulièrement, il existe des aides, mais elles s’appliquent à des secteurs très particuliers. De plus, le chômage n’offre aucune opportunité aux personnes qui démissionnent pour lancer leur boîte et elles sont même doublement pénalisées pour leur départ.
Il me semble avoir construit mon envie d’entreprendre sur mon besoin de liberté et d’affranchissement. Enfermée dans un système qui m’empêchait de faire mon travail d’accompagnement correctement (de la façon dont je le concevais, du moins), j’ai laissé germer une envie de changement. Elle était ancrée en moi depuis des années ; j’ai commencé à l’écouter, à nouveau, à travers les témoignages d’entrepreneur·euse·s passionné·e·s.
De l’entrepreneuriat à l’accompagnement
Avec Littera’Louve, j’avais envie de créer ma propre méthode. Enfant, je me suis nourrie de qui j’étais. Adolescente, j’ai lutté pour construire ma propre identité. Jeune adulte, j’ai développé ma pensée et mon esprit critique. Et ce n’est qu’à présent en tant que femme que je suis confortable pour transmettre et affirmer mes valeurs.
La liberté dont je parle n’est pas seulement cette prise de distance avec un système éloigné de qui je suis. Elle n’est pas non plus l’argent que j’avais mis de côté pour épancher le risque financier de l’entrepreneuriat. Elle est surtout incarnée dans ma manière de penser, ma méthode unique, que j’ai pris le risque de dévoiler au monde en me lançant à mon compte.
Si je me concentre sur ce que j’ai apporté comme valeur aux écrivant·e·s accompagnés jusqu’ici, l’échec dont je parlais dans mon précédent article n’en est pas un. Toutes les personnes qui ont testé Littera’Louve approuvent et ont retiré quelque chose de leur expérience à mes côtés. C’est bien que la place dont je parlais tout à l’heure est la mienne.
Reste à savoir, à présent, comment la combiner avec la société marchande dans laquelle nous évoluons. Surtout à savoir comment cette valeur peut passer d’un concept, d’une plus-value, à un moyen de subsistance pour mon entreprise et moi-même (par procuration).
Dites-moi ce que vous pensez de ce deuxième article sur le bilan de mon premier semestre d’indépendante. Et aussi si vous attendez d’autres éléments pour ce type de contenu. 😉
À bientôt entre nos lignes. ♥
Stéphanie Manitta - Autrice sensible 