[Bilan Littera’Louve] Écriture

Chers amis des mots,

On se retrouve comme promis pour une approche plus micro sur une thématique liée à mon entreprise (et à ma vie d’autrice) : l’écriture.

De l’école à la lecture

Comme beaucoup de personnes, je suis arrivée à la lecture par l’école, et j’ai tout de suite aimé ça. Bien plus à l’aise en français qu’en maths, je me suis rapidement approprié la logique des lettres, la fluidité des mots, la magie des phrases, la pertinence des histoires. Et j’ai vite été projetée dans les récits des autres. Jeune adolescente, j’ai découvert les sentiments avec « Tour B2 Mon Amour » de Pierre Bottero et me suis éloignée des classiques proposés en cours jusqu’à devenir jeune adulte dans une envie puissante d’écrire.

Petite anecdote de mon enfance, sur un concours d’orthographe : nous étions invités à demander des sous à nos proches pour chaque mot écrit correctement. Au rendu des résultats, je me rappelle l’étonnement de ma famille, surtout celui de mon grand-père, qui avait misé un joli pactole. Je vous rassure, c’était pour une association. Mais je pense que les bénévoles étaient plutôt contents rien qu’avec ma dictée. 🙂

De la lecture à l’écriture

Comme je l’ai dit plus haut, j’ai commencé ma vie de lectrice dans la (pré)adolescence. Embêtée régulièrement en primaire, j’ai connu l’Enfer en entrant dans le monde des (semi)grands. Le choc du niveau scolaire, le choc des mentalités, le choc d’une séparation avec ma meilleure amie. Ma vie entière est devenue un choc, face aux chamailleries qui sont devenues très insistantes, mais surtout ainsi confrontée à l’indifférence totale, dans certaines situations. En tant qu’élève sage, je faisais jaser, alors qu’on ne m’adressait pas un seul mot. Juste des regards jugeants.

Mon hypersensibilité a pris énormément de coups et je me suis renfermée sur moi-même. J’ai commencé par écrire ce que je ressentais sur des post-its, sous forme de rimes désespérées. Quand je me relis aujourd’hui, je comprends mieux ma dépression à 12 ans ; j’allais vraiment mal. Aidée, entourée par ma famille, j’ai pu relever la tête. C’est alors que j’ai écrit ma toute première histoire, entièrement à la main (à la plume, plus exactement) : « La mort amoureuse ». Sacré titre, hein ?

De l’écriture au roman

À l’époque, je faisais énormément de rêves. Et avant de m’endormir, je « jouais » des scènes dans mon lit. Il y avait toujours un amoureux, toujours de la douleur, toujours beaucoup de difficultés, mais surtout de l’intensité. À l’aube de chacun de mes réveils, je voyais défiler le générique du film qui s’était déroulé pendant la nuit. Aujourd’hui, tous ces rêves sont passés de simples idées ou scènes à des projets de romans.

Il m’est arrivé de ne pas me souvenir de mes rêves pendant plusieurs années, mais jamais je n’ai reconsidéré mon besoin de les écrire quand ils reviendraient. Ces personnages me hantaient, particulièrement ceux que j’incarnais dans mes songes. Là-bas, je me prenais des coups au cœur aussi. Or, je savais que l’espoir pouvait me rejoindre dans ces histoires, là où la vraie vie me malmenait avec son imprévisibilité.

De mes romans à Littera’Louve

Je vous épargne les détails qui m’ont menée à la publication de mon premier roman, du deuxième, et bientôt du troisième (j’ai déjà tout raconté partout, je vous laisse chercher). Néanmoins, je tiens à dire que c’est grâce à l’écriture et à mon parcours avec celle-ci que je peux vous faire écrire aujourd’hui. Si je n’avais pas connu ces embûches, pas traversé ces épreuves, pas permis à mes émotions de s’exprimer sur le papier, j’aurais été incapable de vous accompagner.

C’est parce que j’ai développé ces relations imaginaires, parce que je les ai rendues acceptables et tendres, parce qu’elles se sont ancrées en moi avec le temps, que j’ai pu ensuite affronter la cruauté de la vraie vie. Elle l’est toujours plus, mais j’ai appris à la ressentir différemment, et je suis convaincue que c’est en grande partie grâce à l’écriture.

Littera’Louve n’a pas vocation à faire de l’écriture une thérapie. Pourtant, parce que j’accompagne des personnes qui ont, comme moi, un furieux besoin d’écrire, je sais que mon rôle est de soutenir le rétablissement. Qu’il passe par la fiction ou non, il arrive, et je suis bien incapable de le retenir. Je m’empare alors de la fonction de guide pour rendre l’opération douce, réconfortante. Le groupe, la Meute, m’aide sans le savoir dans cette entreprise.

C’est l’un des plus beaux cadeaux que j’ai reçu en fondant Littera’Louve celui de me rendre compte que faire écrire les autres me donnait de la force. Et qu’à travers cette force, je pouvais accompagner mon prochain vers une guérison, même infime. Besoin de contact, besoin de déverser, besoin de rire, besoin de reconnaissance, besoin d’avancer. On les satisfait ensemble, toujours. ♥

Dites-moi ce que vous pensez de ce troisième article sur le bilan de mon premier semestre d’indépendante. Et aussi si vous attendez d’autres éléments pour ce type de contenu. 😉

À bientôt entre nos lignes. ♥

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