Chers amis des mots,
Pour mon premier article de la série « Coups de cœur », je vais parler d’un humoriste prometteur. Beaucoup d’années ont passé et, pour dire la vérité, nous n’avons jamais été proches. Cependant, je me suis toujours rappelée de ce garçon un petit peu rond, dans ma classe au Cycle d’Orientation[1]. Il se faisait remarquer mais, surtout, il faisait marrer tout le monde. Je me suis toujours souvenue de sa répartie mais particulièrement de sa réponse lorsqu’on lui demandait ce qu’il voulait faire plus tard. « Je veux devenir comédien », il disait, mais on ne le prenait pas vraiment au sérieux. Secrètement, moi, je croyais en son rêve et je ne le voyais pas faire autre chose.
Récemment, on m’a parlé de sa page Facebook et je me suis précipitée sur les vidéos de Carac’ Attack, que j’ai trouvées drôles mais peu personnelles. Puis ce garçon a prévu des dates de représentations pour son one man show « Bâtard Sensible ». J’y suis allée avec entrain, avec l’idée de retrouver celui que je voyais encore déconner avec les autres. Quand il a serré la main de chaque spectateur à la fin, il a fait une drôle de tête au moment où j’ai capturé la sienne (« C’est qui cette folle ?! » qu’il s’est sûrement dit). Puis il s’est souvenu de mon amie mais pas de moi… Mais comment lui en vouloir ? Nous sommes liés sans l’être vraiment.
Le but de cet article et ce qu’Alexandre Kominek ne sait sûrement pas encore, c’est qu’en constatant avec bonheur qu’il commence à avoir du succès et qu’il n’a pas abandonné ses désirs de toujours, il m’a donné envie de croire vraiment aux miens. C’est en grande partie grâce à ces souvenirs, au fou rire qui m’a pris pendant son spectacle et à cette impulsion involontaire que je me suis enfin décidée : écrire pour publier, pour être lue.
Je conclurai sur ces quelques mots, que je n’ai pas pu te dire en face : bravo à toi, Alex. C’est un joli rêve que de vouloir faire rire les gens. Merci d’avoir tenu bon, ça m’a fait espérer que, si on s’obstine et on ose, on peut toucher les étoiles.
Lien vers sa page Facebook : Alexandre Kominek
Avis sur le spectacle « Bâtard Sensible » : Ça commence par la musique d’un copain à lui, on attend qu’il arrive. Quand il vient sur cette scène minuscule, je le reconnais, même s’il a bien changé. Sauf qu’il tremble un peu, je ne l’avais jamais vu trembler et je le trouve absolument humain. Au fil des minutes, de quelques vannes, il se semble plus à l’aise et le Alex peu sûr de lui laisse place à celui de mes souvenirs. Ses critiques sont toujours tranchantes à la Bigard mais je m’y identifie à de nombreux moments.
Il arrive à nous faire voir plein de passages de vie concrets, un peu comme Elmaleh ; on ne les a pas forcément vécus mais on aurait aimé les partager avec lui, juste pour se marrer sans s’arrêter. Ce que je retiens c’est qu’à plusieurs reprises, je n’arrive plus me détacher de ce qu’il raconte, c’est comme si j’étais là aux instants qu’il dépeint. Je passe une excellente soirée et je me demande où il veut nous emmener encore.
J’ai finalement et quand même trouvé deux regrets. Le premier est la chute, que je trouve un peu brutale et qui mériterait un peu de « morale », comme un message que l’humoriste aimerait passer. Le second est justement que j’ai plutôt réappris à connaître son côté vache et que j’ai très peu vu l’émotionnel que son affiche laissait penser à découvrir. Du coup, une question reste en suspens dans mon esprit : le Bâtard restera-t-il un blagueur éternel ou laissera-t-il le Sensible se dévoiler à l’avenir ?
Dans l’un ou l’autre cas, Alexandre Kominek, je me réjouis de voir ce que tu deviendras ces prochaines années. Tout de bon pour la suite de tes projets. 🙂
[1]En Suisse, dans les cantons de Fribourg, de Genève et du Valais, un cycle d’orientation est un établissement d’enseignement du secondaire I (de 12 à 15 ans, ou les 9e, 10e et 11e année de scolarité). https://fr.wikipedia.org/wiki/Cycle_d%27orientation