Chers amis des mots,
Je continue mes micro-chroniques littéraires écrites avec le livre « Morphine » de Mikhaïl Boulgakov. Paru en 1997 aux éditions Gallimard, il s’agit plus précisément d’une nouvelle extraite d’un autre recueil de l’auteur. J’ai lu peu d’ouvrages russes, mais les deux que j’ai abordés m’ayant marquée, j’ai voulu tenter ce petit format. D’autant plus qu’il parle d’un personnage accro à la morphine ; même s’il s’agit d’un autre temps, je n’ai pas pu m’empêcher de faire un lien avec Sébastien.
Bref synopsis personnel : C’est l’histoire d’un médecin, qui sort de conditions d’emploi difficiles. Un ami d’étude, Sergueï Poliakov, lui demande de l’aide. Lorsqu’il vient finalement le chercher, il ne lui lègue que son journal pour lui confier son addiction et sa folie.
Sujet/Résumé : Le résumé est un extrait du journal du Docteur Poliakov. Il intrigue, fait peur à la fois. Cela m’a amenée à choisir le roman. 5.5/6
Narration : Le choix de débuter une narration à la première personne est intéressant, car en une fraction de secondes, le contraste arrive et passe au format d’extraits de journal de son ami. J’ai été captivée dès les premières lignes, c’est une écriture fluide, recherchée, spontanée. Pas besoin de beaucoup de dialogues, les interactions sont pertinentes et captivantes. L’auteur était médecin et a aussi développé une dépendance à la morphine. Cela se sent, il est précis dans les dosages, ce qu’il décrit de la maladie, on peut penser qu’il raconte son histoire. Aucune lenteur repérée, mais j’ai trouvé dommage qu’il manque des extraits de journaux quelques fois. 5/6
Ambiance et Environnement : Il n’y a pas de longues descriptions, celles présentes sont pourtant suffisantes. On se retrouve autant dans la solitude de Poliakov que dans son environnement médical (bien qu’il soit très centré autour de lui). Il manque tout de même, à certains moments, d’un peu d’environnement. 5/6
Personnages : Il subsiste une forme de folie chez le premier médecin de campagne, alors qu’il ne souffre d’aucune addiction. On sent qu’ils ont vécu la même chose. On comprend aussi que le second, Poliakov, était fragile et a succombé à la peur d’être malade. Grâce au développement de l’intrigue très centré sur lui, on voit toute l’incidence d’une addiction : la paranoïa, la folie, le doute, la souffrance des gens qui entourent le toxicomane. Il tente de rationaliser, mais impossible de le faire. Il tente d’en sortir, mais impossible de le faire aussi. Et puis surtout, on voit de quelle façon les proches tentent d’aider le pauvre homme… et ne font finalement que l’enfoncer encore plus. C’est un message dramatique, mais un message à tenir. Dans cet ouvrage, pas besoin de connaître la vie des autres personnages, on ne se concentre que sur un seul et les bribes des autres suffisent au récit. Elles nourrissent Poliakov malgré son isolement. 5.5/6
Fin surprenante ? Je ne l’ai pas vraiment trouvée surprenante. Plutôt évidente, sans réelle émotion. Elle manque peut-être de panache, mais s’intègre au reste. 4/6
Moyenne : J’ai saisi des détails qui m’aideront pour mon roman à moi. J’ai surtout vécu l’horreur comme je les aime, avec l’angoisse et le sentiment qu’on ne peut rien faire pour aider quelqu’un. C’est effrayant, ça donne pourtant envie de faire le contraire pour aider vraiment. 5/6
Et vous ? Avez-vous abordé cet auteur à travers « Morphine » ? Je suis curieuse d’avoir vos avis. À bientôt ! 😉
Un avis sur « Morphine – Mikhaïl Boulgakov »