Chers amis des mots,
Je vous présente une micro-chronique littéraire écrite portant sur « Être borderline : Une vie au bord du gouffre », co-écrit par Catherine S. Danemark et le Docteur Michel Kummer. Paru en mai 2018 aux Éditions de l’Opportun, il s’agit d’un ouvrage témoignage. J’ai découvert ce livre sur Facebook, à travers la page de ces deux amis d’enfance et me suis intéressée à cette problématique pour deux raisons : les troubles psychiques m’ont toujours fascinée par leur complexité et j’aborde ce trouble de la personnalité borderline dans Les inséparables. 🙂
Retrouvez la micro-chronique complémentaire ici : https://youtu.be/5Ryw3iG1bOQ
Bref synopsis personnel : C’est l’histoire de Catherine, de l’enfance à ce jour, à travers son trouble de la personnalité borderline, puis la vision et l’analyse de son ami d’enfance devenu psychiatre.
Sujet/Résumé : Le résumé est vendeur et incite le lecteur à venir découvrir ce trouble à travers un lien particulier et peu fréquent en littérature. 6/6
Narration : J’ai trouvé quelques coquilles dans l’ouvrage entier (espaces manquants, lettres pas à leur place, etc.) ; ça n’a pas trop perturbé ma lecture, mais je les ai remarquées. Globalement, la narration est fluide et le format « question-réponse » donne envie de continuer la lecture, tant par intérêt pour l’évolution de Catherine que par intérêt clinique. On y trouve beaucoup d’éléments sincères, intéressants et intimes, qui sont nécessaires pour comprendre ce trouble. Le récit est entrecoupé d’analyses du psychiatre, qui permettent de prendre du recul sur des propos parfois invraisemblables et de mieux saisir le côté réel et dramatique de la maladie. Le découpage d’un morceau du livre « par conquêtes » est un choix de narration sur lequel je reste mitigée, car il m’a obligée (du fait du thème assez costaud et de la densité du vécu) à lire ce livre sur deux semaines. 4.5/6
Ambiance et Environnement : Puisqu’il s’agit d’un témoignage et que le trouble de la personnalité borderline empêche, dans une certaine mesure, de reconnaître l’Autre en tant que tel, l’ambiance et l’environnement mettent du temps à se dessiner, environ jusqu’à la vingtaine de Catherine. Lorsque l’on comprend que c’est cette maladie qui veut cela, on aborde le récit différemment. On a parfois l’impression de lire un roman, tant les faits sont incroyables et pourtant tous vécus. On passe par beaucoup de stades, y compris le déni et l’analyse psy régulière m’a personnellement fait admirer cette femme et le courage qu’elle a eu toutes ces années. 5/6
Personnages : Parlons de personnes réelles, puisqu’elles le sont. J’ai eu parfois de la peine à me retrouver dans toutes les conquêtes de Madame Danemark, mais elles rythment le récit, tant par leur diversité que par ce qu’elles ont apportées à l’enfant, l’adolescente puis la femme qu’elle a été et est encore aujourd’hui. 5/6
Fin surprenante ? C’est un témoignage. De fait, on ne peut pas vraiment s’attendre à quelque chose de surprenant à la fin. Le message positif et l’envie de revenir sur leurs retrouvailles auraient mérité un peu plus d’attention, je trouve. 4.5/6
Moyenne : Dans son entièreté et sa spontanéité, c’est un livre à lire si on cherche à comprendre. Saisir l’extrême du bout des doigts, avoir des explications sur le ressenti ou sur les agissements de personnes qu’on aurait pu côtoyer. Sans facilité, avec des éléments concrets, on saisit tout le poids du vide. Bravo pour la générosité de ce partage. 5/6
Et vous ? Qu’auriez-vous envie de comprendre avec « Être borderline […] » ? Je me réjouis d’avoir vos avis. Alors à très bientôt ! 😉