Habiter le monde – Stéphanie Bodet

Chers amis des mots,

Voilà quelques temps que j’ai terminé cette lecture difficile à lâcher. Je savais qu’elle le serait pour plusieurs raisons. La première était les points communs invraisemblables entre mon propre roman « Les inséparables » et « Habiter le monde ». Certains m’ont semblé flagrants au Salon du Livre de Genève 2019, lors de ma rencontre avec Stéphanie Bodet. Entre les lignes de l’auteure dont je partage le prénom (déjà), j’ai aussi trouvé :

– Le même prénom d’héroïne anglophone (Emily mi-anglaise pour elle, Émilie mi-américaine pour moi) ;
– Un pêcheur nommé Sam (le mien ne pêche pas les mêmes poissons…) ;
–  Un Quentin qui m’a l’air tout aussi doux que celui que j’ai inventé ;
– La façon d’aborder le thème du deuil et la souffrance qu’il engendre en chacun pour arriver à la résilience ;
– La philosophie de l’habitat japonais sous un angle ravivant mes passions ;
– Genève à la page 200 ;
– L’heure bleue à la page 34 ;
– Le lien avec les racines, le lieu, tout ça à travers l’écriture aux pages 220 à 222. Puis un lien avec l’art et le travail du bois dans les pages 226 à 227.

Elle m’a dédicacé et confié son trésor édité chez L’Arpenteur (Gallimard) en 2019 et m’a donné envie de faire de même. Je vous souhaite à tous de croiser le chemin de la sage douceur incarnée. ❤

Retrouvez la micro-chronique complémentaire ici :
https://youtu.be/GhMPxUEwzl4

Bref synopsis personnel : C’est l’histoire d’Emily, jeune femme réservée, qui trouve l’amour et qui le perd. Pas seulement parce que l’escalade le lui enlève, mais parce qu’il est parfois dur de le garder. En habitant le monde, elle saura retrouver sa lumière.

Sujet/Résumé : Donne une bonne idée du ton du roman, en révélant peut-être un peu trop les secrets de l’intrigue. Il ne fait pas honneur à la jolie plume. 4/6

Narration : Très fluide, les mots sont simples, si poétiques ! Équilibre entre dialogues et descriptions, à travers des phrases courtes, saisissantes et une narration au présent. Les souvenirs sont forts, car on en connaît l’issue dès le départ. L’auteur passe d’un passé raccommodé, fragile, à un réel tranchant. Il pleuvait lorsque je lisais la page 59. Immersif. Puis Emily sort de sa grotte, s’ouvre au monde après avoir retrouvé sa foi en elle.
La seconde partie est plus tendre, positive, belle mais plus classique, moins sensorielle. Plusieurs ellipses depuis la page 105 jusqu’à la fin, qui à mon sens retirent un peu de spontanéité au roman. Moins d’émotions, les échanges entre Emily et Mark sont plutôt intellectuels. On sent la recherche (ce qui est bien) et le ressenti passe un peu à la trappe, la contemplation aussi. Seul point dommage, car c’est là que se fait le lien avec le titre. 5.5/6

Ambiance et Environnement : Un point d’honneur est mis sur la sensorialité dans la première partie ; la douleur est palpable, puis les phrases bousculent les idées. On est de suite dans les entrailles de la souffrance, celle qui mêle bonheur et éloignement/froideur. En parallèle, on fait corps avec la nature, sa rudesse comme son côté réconfortant, instinctif. Un seul endroit m’a ennuyée, lorsque l’hypocrisie et le côté pompeux sont mis en avant. Cet ennui s’est envolé lorsque Emily revient vers sa profondeur. 5.5/6

Personnages : Emily et Tom sont attachants, comme leur histoire. On regrette presque de savoir qu’il disparaît, mais les flashbacks permettent de comprendre les travers de cette relation. Il y a, globalement, ces moments touchants avec des personnages secondaires forts, dont on connaît peu l’histoire, mais qui marquent (les parents et le frère d’Emily, Fatou et Georges, la petite Lucie). Bien que Mark soit plus âgé qu’Emily, on s’identifie facilement à lui et à sa lassitude, à son envie d’aider la planète à sa façon. Il m’a tout de même fallu le temps qu’il tombe amoureux pour m’attacher à lui. Là, on apprend sa vie, son lien avec ses parents et ses souvenirs qui m’ont chatouillé le nez. 5/6

Fin surprenante ? Ce n’est pas le mot. J’ai pourtant bien aimé cette ouverture vers l’avenir qui, certes n’est pas radieux, mais qui promet l’espoir avec ces gens qui se relèvent. 5/6

Moyenne : Ce livre une poésie à faire connaître, cette idée qu’on souffre pour aller mieux. On y trouve une vraie notion du foyer, très présente en l’Autre, au contraire des biens qui sont éphémères. Les personnages, particulièrement Emily, sont une leçon à apprendre non « par » mais « avec le » cœur. 5/6

Connaissez-vous Stéphanie Bodet ? Avez-vous envie de découvrir sa plume, au-delà de ses exploits en grimpe ? Partagez vos avis là-dessous ! 🙂

Et à très bientôt.

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