Nos vies désaccordées – Gaëlle Josse

Chers amis des mots,

Je ne sais plus comment j’ai eu envie de découvrir « Nos vies désaccordées » de Gaëlle Josse. Probablement en voyant le résumé de ce petit ouvrage passer sur les réseaux sociaux. La musicalité de son résumé m’a appelée, je me suis dit que je ne pourrais pas être déçue par un nouveau morceau. Et en arrachant à ma bibliothèque ce livre paru en 2012 aux Éditions J’ai Lu, je savais que ses 123 pages me laisseraient la mélodie du drame dans la tête.

Bref synopsis personnel : C’est l’histoire de François Vallier, pianiste à succès désabusé par l’existence. Soudain contraint de revivre Sophie, il se rappellera à travers elle la poésie de son unique amour.

Sujet/Résumé : Il m’a poussée à acheter ce livre, car il est concis, précis et suggère un rythme et des questions qui m’attirent. 6/6

Narration : J’ai trouvé le monologue de cet homme lassé prenant dès les premières lignes. On sent tout l’effet d’une vie vécue à distance, anesthésiée, pour mieux supporter. Ceci grâce à une musicalité, un rythme et des phrases mélodieuses. Rien en trop, les détails qu’il faut, pas de dialogues au sens où l’on a l’habitude de les côtoyer. J’ai particulièrement aimé ces passages en italique qui ponctuent les chapitres. On pourrait penser qu’il s’agit d’un point de vue externe, comme le narrateur au théâtre, mais le discours à la troisième personne n’enlève en rien l’immersion dans le cœur de François. J’aurais volontiers avalé 500 pages de plus. 5.5/6

Ambiance et Environnement : Les descriptions sont efficaces, courtes, poignantes ; ainsi j’ai toujours « vu » et « senti » durant ma lecture. Le trouble de François est là dès qu’il pense à Sophie, mon cœur a battu en même temps que le sien. L’auteur s’attache à ces petites choses pas toujours charmantes qui font qu’on tombe amoureux, qu’on s’accroche à quelqu’un. Je n’ai eu aucun mal à m’imaginer dans cette relation, aucun mal, non plus, à me représenter cette rupture dont le motif est si répandu sans qu’on ne le dise. J’aurais là aussi avalé 500 pages de plus. 500 pages qui auraient développé leur sensorialité, leur attachement, leur quotidien. 5/6

Personnages : Certains trouvent ce pianiste insupportable, froid. Derrière cette partition silencieuse, répétitive, j’ai entendu la souffrance et, surtout, le manque de confiance en lui. Particulièrement face au frère de Sophie et à l’épisode douloureux que son (ancien) couple a dû traverser. François est un homme qui fuit, qui regrette, et que l’on peut comprendre à travers les adjectifs qu’il attribue à Sophie, comme une liste d’amour. Mais aussi lorsqu’on le fréquente si proche de cet hôpital, de cette patiente et de celle qu’il pense toujours connaître.
On voit très peu cette dernière et, pourtant, j’ai été submergée par sa souffrance, sa maladie, son art et la façon dont elle s’y perd où dont elle parle avec son aide.
Les personnages secondaires, presque tertiaires, nourrissent l’expérience de vie de François et Sophie par petites touches. Ils accordent leur vie commune, puis créent comme une dissonance, une fois le recul pris sur la situation. Le refrain revient en pleine tête au moment du concert.
Cela m’a manqué de ne pas pouvoir les vivre plus longtemps. 5.5/6

Fin surprenante ? La fin n’est pas surprenante et m’a laissé un sentiment de flottement, d’inachevé, de rêve éveillé. Est-ce qu’à force de caresser la folie, on se déconnecte de la réalité ? Je ne cache pas avoir été un peu déçue et frustrée. Mais la merveille qu’est cette poésie, ce chant à deux voix, tout du long, compense quelque peu. Je me suis plu à leur imaginer un futur serein avec ce que j’avais. 4/6

Moyenne : « Qu’ai-je fait de mal en tant que coupable ? » est la question à laquelle nous aimerions tous répondre. Cet ouvrage n’élucide pas le mystère, il soulève simplement des questions familières, desquelles on peut se sentir proche. C’est un instant de belles paroles, une douleur, de tristes maux desquels nous ne sommes pas toujours l’origine. C’est un livre qui laisse une trace, un air dont on se souvient sans regrets. 5.2/6

Avez-vous déjà lu « Nos vies désaccordées » ? Dans les romans, aimez-vous ces liens faits avec l’art (écriture, musique, peinture) ?

En attendant vos avis et impressions, je vous dis à très bientôt entre nos lignes. ♥

Un avis sur « Nos vies désaccordées – Gaëlle Josse »

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