Chers amis des mots,
Je suis tombée dans le monde des mangas il y a fort longtemps, au détour de Cartoon Network et de la diffusion de Fruits Basket en français sur cette chaîne publique. C’était nouveau, tant sur la façon de dessiner que de voir vivre les personnages. Et je ne vais pas vous le cacher : je suis tombée amoureuse du Japon grâce à cette série.
On y voit la vie quotidienne de lycéens avec des coutumes et des croyances différentes, une pointe de fantastique et des problématiques actuelles comme le harcèlement scolaire ou l’acceptation de soi. Fruits Basket reste encore aujourd’hui MON coup de cœur. J’ai beau revoir, relire ou découvrir la saga sous un nouveau jour grâce à la seconde adaptation de 2019, je pleure, acquiesce, réfléchis toujours en y découvrant de nouveaux détails.
Ainsi, il m’est difficile de faire court, mais je souhaite vous épargner une critique tome par tome qui serait pénible à lire. Pour ceux que cela intéresse quand même, j’ai laissé mon avis sur chaque volume dans mon profil Livraddict, que vous pouvez consulter en tout temps. Ici, je me contenterai de remercier Natsuki Takaya, mangaka d’exception, en vous donnant mes impressions sur l’entier de la série. ♥
Aussi, j’ai participé à l’émission de radio des Geeks du samedi soir en février dernier, où j’ai pu également parler de Fruits Basket. En voici les différentes parties :
Partie 1 : https://www.youtube.com/watch?v=6Y3UvCl72M0
Partie 2 : https://www.youtube.com/watch?v=BbsMp4Rgx4M
Partie 3 : https://www.youtube.com/watch?v=63dl3nmk2v0
Retrouvez la micro-chronique complémentaire ici :
https://www.youtube.com/watch?v=yMKVwtT0uIw
Bref synopsis personnel sur la saga : C’est l’histoire de Honda Tohru, petite boulette de riz qui ne trouve pas vraiment sa place après la mort de sa mère. Elle tombera sur la corbeille de fruits Soma et ses secrets. Compassion ou inconscience, elle voudra s’y mêler, toucher la malédiction de cette famille pour mieux la comprendre. Elle se brûlera parfois les ailes, mais réussira à tous les sauver, d’une façon ou d’une autre… jusqu’à se sauver elle-même.
Sujets/Résumés de la saga : Globalement, les synopsis de quatrième de couverture résument bien l’intrigue sans en dire trop et donnent envie d’aller découvrir chacun des 23 tomes. Je me rappelle avoir attendu avec impatience les sorties pour découvrir quel « membre des douze » se trouverait sur la couverture. 😊 5.8/6
Narration sur l’ensemble de la saga : Le style de la mangaka a énormément évolué avec les années, particulièrement son dessin. Au départ, le trait plutôt vieillot traduit l’arrivée du manga moderne en Europe. Derrière ce « manque de modernité », on découvre une histoire peu banale qui nous raccroche à l’Asie et ses légendes, à un quotidien dont on n’a pas l’habitude. Les relations pudiques, polies et les façons de vivre très bien détaillées nous projettent au Japon, sans pourtant user de stratagèmes pour nous le faire aimer. Pas de harem, pas de gros seins qui flottent, pas d’héroïne nunuche et pas de beaux gosses sans profondeur. Grâce à une narration précise, à un découpage des chapitre astucieux et à des personnages hauts en couleur, on sent dès les premières pages le mystère des Soma planer autour de Tohru. C’est en plongeant dedans avec elle que le lecteur découvre que la nunuche, c’est lui.
Vous l’aurez remarqué, je ne parle pas au féminin. Car pour moi, Fruits Basket n’est pas un shôjô classique et mériterait d’être découvert par le plus grand nombre. Pour l’avoir relu en 2019, j’ai davantage pensé que les personnages torturés et leurs histoires dramatiques sont profondes, multiculturelles et intersexes. Tout le monde peut s’y retrouver, c’est là la force de ce récit, de ce dessin, de cette écriture. 5,5/6
Ambiance et Environnement sur l’ensemble de la saga : Il ne s’agit pas d’un manga contemplatif où les détails environnementaux sont prononcés. Cela n’empêche pas de reconnaître les différents lieux, qui portent les personnages les uns vers les autres. Que ce soit en phase d’action ou d’échanges, les bulles et traits sont très dynamiques. J’apprécie l’évolution du chara design à partir du tome 6 ; il devient plus mature, les personnages trouvent des expressions moins enfantins et innocents, à mesure que les traumatismes émergent.
En parallèle, l’auteur conserve un brin d’humour qui lie tous les protagonistes entre eux et permet au lecteur de s’immerger dans une palette d’émotions. Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai ri aux éclats, mais aussi où j’ai pleuré en découvrant l’histoire de chacun. Certains tomes sont des montagnes russes que Natsuki Takaya nous fait traverser avec brio, à l’aide de clins d’œil, de repères sensoriels et sentimentaux très forts qui passent par ses dessins, tout autant que par le choix de ses mots. 5.6/6
Personnages du début à la fin : Pour moi, c’est le véritable point fort de cette série. Car, même les personnages que j’apprécie le moins, trouvent un intérêt à mes yeux en représentant un thème principal ; soit ils servent mes personnages chouchous, soit ils évoluent d’une façon qui m’amène à les apprécier. Je pense notamment à Yuki (trouver sa place), auquel j’ai eu du mal à m’attacher et qui a, selon moi, l’un des meilleurs dénouement. Il y a aussi les bonnes surprises comme Kakeru (résilience) et Kureno (penser à soi).
Tohru (s’épanouir/grandir), Kyo (acceptation de son corps/sa part d’ombre), Kisa (harcèlement scolaire), Hatsuharu (gestion de la colère), Hatori (droit au bonheur) et Kazuma (être papa) conservent la palme des meilleurs personnages de tous les temps.
Seules deux « déceptions » m’ont empêchée de mettre 6 partout. Elles concernent Shigure (possession/manipulation) et Momiji (famille), qui ne méritaient pas un si lourd traitement à mon sens. Tout de même, leur évolution tout au long du récit est phénoménale et ils restent droit derrière dans mon classement.
Et puis il y a les hors concours : Kyoko et Katsuya (âmes sœurs), dont l’histoire commune est si émouvante que je ne m’en remets toujours pas. Mais qui pourtant démontre que, lorsqu’on trouve son ancre, sa raison de vivre, les épreuves n’empêchent pas de faire des choses magnifiques et de laisser un merveilleux souvenir à ceux qui restent.
Je ne peux pas parler de tous les personnages de Fruits Basket, juste dire que la malédiction, bien qu’elle soit brimée du début à la fin, est un acteur à part entière et finalement un lien indéfectible. Que même si ce lien fait mal, il est toujours plus aimé que l’indifférence. Au fond, ils cherchent tous à fuir cette dernière, à la combattre, à l’éradiquer. Et c’est à travers des personnages riches, complexes et entiers que Natsuki Takaya nous fait réfléchir à la réalité. 5.8/6
Fin surprenante ? Ce ne sont pas tant les fins des volumes qui me faisaient continuer, plutôt l’envie de savoir comment ils allaient tous s’en sortir, trouver leur voie. Évidemment, il y a de la romance, mais ce n’est de loin pas le centre de l’intrigue, ni le centre des différents vécus des personnages.
On connaît la fin depuis le milieu de la série, à peu près. Ce qui est intéressant est de s’immerger dans leur façon d’y parvenir et d’observer le chemin qu’ils doivent parcourir pour atteindre ce qu’ils attendent, chacun à leur niveau. En ce sens, la mangaka a tout compris et use d’une sincérité sans limites, pour nous toucher en plein cœur. En soi, la fin n’est pas surprenante. Mais l’originalité des embûches, ainsi que la force de caractère de chaque personnage sont si bien articulées entre les lignes de Natsuki Takaya, que la conclusion en est transcendée.
Tout est bouclé, tant pour les protagonistes que pour les secondaires. Il n’y a plus de doute, plus d’angoisses. Seulement le sentiment d’avoir trouvé un trésor et de l’emporter avec soi pour faire de sa vie quelque chose de meilleur. 6/6
Moyenne des Moyennes : Si vous devez lire un seul manga, découvrez celui-ci. Il vous fera apprécier les onigiri et la diversité des garnitures que l’on peut mettre à l’intérieur. Plus concrètement, Fruits Basket vous rappellera forcément des souvenirs et vous donnera envie de les aborder différemment. S’ils sont difficiles, vous aurez envie d’en faire une fête. S’ils sont beaux, vous pourrez en faire de précieuses leçons à répandre autour de vous comme des confettis.
Surtout, cette belle corbeille de fruits rappelle que la vie est un cadeau précieux. Et que la façon dont vous avez grandi fait de vous ce que vous êtes, pas ce que vous allez devenir. ♥ 5.7/6
Vous avez lu Fruits Basket ? Quels sont vos personnages préférés ? Pourquoi ?
Sinon, vous ai-je donné envie de partie à la rencontre de Tohru et la famille Soma ? À très bientôt entre nos lignes ! 😉