Chers amis des mots,
J’ai vu passer ce livre sur la chaîne YouTube d’Audrey du Souffle des Mots. La couverture sublime et son résumé m’ont donné envie de le découvrir dans le cadre du Cold Winter Challenge, repris par l’Enluminée. À cette époque où les librairies étaient encore ouvertes, je suis tombée dessus et l’ai acheté. « Y a pas que la vie » d’Estelle Billon-Spagnol, c’est un récit Jeunesse aux Éditions Sarbacane, que je ne connaissais pas avant. Un ouvrage original, qui n’a pas complètement su me convaincre et me laisse un drôle de sentiment.

Au chaud devant la cheminée – Catégorie 1 : Grands enfants
Bref synopsis personnel : C’est l’histoire de trois amis qui ont grandi dans le même village. Une jeunesse bouleversante, fêtarde, inconsciente. Un drame arrive, il les touche plus ou moins directement, bousculent leurs projets, crée de nouveaux liens, sur des nuances de regrets.
Mots couchés dans mon carnet : Je trouve le début assez peu engageant ; il y a beaucoup de prénoms, de personnages, de surnoms. Je me perds dans les dialogues et cette ambiance de fête presque angoissante. Le peu de descriptions est correct, net, précis. L’auteur a voulu tenter des frasques (pas de virgules entre certains adjectifs) que je n’ai pas trop appréciées.
La première page que je trouve sympa est la 35. Avant cela, le rythme est court, haché, je peine à entrer et à appréhender l’histoire.
J’apprécie quand même la façon originale de nous présenter les personnages, en cascade, en mettant en relation des liens et des scènes qui s’emboitent bien.
L’erreur de Sko/Alexis installe une colère en moi aux prémices, un acte que je n’arrive pas à pardonner et ce, jusqu’à la fin de l’histoire. Il m’est impossible de saisir pourquoi il fait cela à Virginia. De plus, il écrase un lapin sans vergogne sur la route ; je trouve ça inutile, ça ne fait que renforcer mes sentiments négatifs envers ce personnage qui passe son temps à mentir et à faire n’importe quoi.
Les confessions de Cléo sont poignantes, je m’y retrouve adolescente, en plus piquant. Le lien entre harcèlement scolaire et estime de soi est flagrant : on se déteste, un mal-être constant nous saisit, on ne respecte pas son corps. C’est trash, en p. 48, de la violence qui fait réfléchir. Ses relations familiales m’émeuvent beaucoup, bien que nous n’ayons pas les mêmes.
Je me sens très proche de Virginia, de sa façon d’être amoureuse, de son rapport au corps. Elle ne mérite pas ce que lui fait son copain. Sa détresse me touche aussi.
Je m’attache aussi très vite à Griez/Oscar, qui subit lui aussi du harcèlement. Le traumatisme qui le poursuit suite à une expérience dans les douches me glace le sang. Ses pensées pour sa grand-mère sont très émouvantes. C’est un gars bien, lui.
Les points de vue des parents sont brefs, mais toujours percutants.
Perdus à la p. 108, je retrouve des souvenirs en lien avec une chanson. ♥
Lorsqu’on apprend qui disparaît, c’est brutal et les pensées de Sko/Alexis sont si HS… Je trouve ce moment mal traité. Même si c’est un garçon qui fuit, je ne trouve pas la scène très forte ou parlante. Cela s’améliore avec le temps (la p. 130 est saisissante), mais je n’apprécie quand même pas ce garçon.
La page 135… mon cœur se brise. ♥
La torture psychologique que Cléo s’impose est terrible, dure à supporter.
À la suite de cela, les sentiments de Sko/Alexis sont bien décrits, forts, mais complètement gâchés par les « il bande » toutes les cinq minutes. Sur l’ensemble du récit, je trouve assez gênant la présence soutenue de sexe… Ce sont des ados, certes, mais… Ça gâche même la façon dont Griez/Oscar tombe amoureux. Lourd.
À nouveau, p. 165 à 170, Sko/Alexis se libère, mais ne pense pas à Virginia. Griez/Oscar lui en veut et je le comprends.
La « rencontre » entre Sko/Alexis et Cléo est forte, bien décrite en p. 220. Leur deuxième rencontre me fend le cœur pour Cléo, c’est très violent. Le moment de la révélation entre Sko/Alexis et Virginia est très forte, j’ai eu les larmes aux yeux.
Le seul passage que je trouve beau concernant Sko/Alexis, c’est son retour au dessin, sa passion première. J’ai beaucoup aimé le moment où Virginia se libère avec lui/de lui, en p. 319.
La fin est belle.
[Un mot a été oublié à la deuxième ligne de la p. 81.
Une autre faute dans le premier paragraphe de la p. 148…]
Résumé : 5/6
Narration : 3/6
Ambiance/Environnement : 3/6
Personnages : 4/6
Fin : 5/6
Moyenne : 4/6
C’est un livre à lire en hiver, il y a ce qu’il faut (du froid, du drame et quelques décos de Noël à un moment donné). Mais cet ouvrage m’a déçue. Certains évènements sont très mal traités et ma difficulté à apprécier le personnage principal, ainsi que la quasi-omniprésence de sexe, additionnées à une narration particulière m’ont gâché la lecture. Il ne suffit pas de placer des thèmes sérieux ou une poignée de personnages touchants pour que le message vital passe… Très dommage.
Avez-vous tout de même envie de découvrir « Y a pas que la vie » ? Appréciez-vous les livres où des jeunes gens vivent des drames qui changeront leur vie à jamais ? Avez-vous lu ce livre ?
À très bientôt entre nos lignes. ♥